Douce beauté, meurdriere de ma vie,
En lieu d’un cœur tu portes un rocher :
Tu me fais vif languir et desecher
Passionné d’une amoureuse envie.
Le jeune sang qui d’aimer te convie,
N’a peu de toy la froideur arracher,
Farouche fiere, et qui n’as rien plus cher
Que languir froide, et n’estre point servie.
Appren à vivre, ô fiere en cruauté :
Ne garde point à Pluton ta beauté,
Quelque peu d’aise en aimant il faut prendre.
Il faut tromper doucement le trespas :
Car aussi bien sous la terre là-bas
Sans rien sentir le corps n’est plus que cendre.
Pierre de Ronsard, Amours de Cassandre 135.

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